Mayuka Ueno Gayer
– New Delhi |

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Née
à Osaka, Japon, en 1979, elle commence sa formation
de ballet classique occidental à l’âge
de 3 ans. Diplômée de l’université
de Keio (Tokyo, Japon) , elle s’installe à Paris
pour poursuivre des études de philosophie et d'esthétique
des arts du spectacle à l’université Paris
8. Au long de ses études, elle fait plusieurs créations
de danse contemporaine avec différents artistes. Depuis
2006, elle s’installe à New Delhi, en Inde, pour
étudier la danse indienne de style Odissi avec
Guru Pratibha Jena en tant que boursière du gouvernement
indien (ICCR). Elle poursuivit sa formation en approfondissant
sa passion et prépare également une nouvelle
création chorégraphique à partir des
vocabulaires physiques différents qu’elle a obtenus
jusqu’alors.
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Nritya Shilpa
Esthétiques de la sculpture, du poème
et du mouvement.
La danse Odissi de Guru Surendranath Jena
Guru Surendranath Jena a étudié
la danse Odissi à Cuttuk (Orissa) avant de s’installer
à New Delhi en 1966, pour enseigner à Triveni
Kala Sangam. Pendant 40 ans, il a non seulement formé
beaucoup de jeunes danseurs, mais il a aussi développé
une forme de danse Odissi profondément originale. Il
a visité à plusieurs reprises les temples les
plus importants d’Orissa, tels que le temple du soleil
à Konarak (Orissa, Puri, 13e siècle) et le temple
de Chaunsath Yogini (Orissa, Hirapur, 8e siècle). Il
a observé et dessiné les sculptures de ces temples,
dont une partie a aujourd’hui disparu pour cause de
vol ou de détérioration, en transposant ensuite
ces images à deux dimensions dans des mouvements tridimensionnels.
Sa référence principale était moins la
théorie de l’art du théâtre et de
la danse que la nomenclature du Shilpashastra (La théorie
de l’iconographie et l’architecture indiennes)
.
L’apport de Guru Jena a non seulement tenu à
sa créativité artistique mais aussi à
sa contribution à la réflexion postcoloniale.
Alors que la plupart des experts de la danse odissi se sont
contentés de reconstruire ce style à partir
des compositions des Gotipuas, Guru Jena a mis en doute l’authenticité
de ces chorégraphies acrobatiques pour essayer de retrouver
le style ancien. Jugeant que le style des Gotipuas s’appuyait
sur une représentation caricaturale de la féminité,
il a essayé de retrouver les mouvements plus naturels
des femmes. Il s’est en particulier inspiré des
gestes quotidiens des villageoises d’Orissa. Une autre
caractéristique majeure de son style tient aussi à
l’introduction d’expressions faciales symbolisant
la colère et le dégout, que l’on peut
trouver dans certains sculptures mais qui sont absentes des
autres formes d’Odissi. Il s’agit ainsi de mettre
en question l’image de la « femme »
dans les performances traditionnelles indiennes, dans lesquelles
les danseuses sourient ou pleurent toujours avec grâce.
Il a ainsi interrogé la construction sociale du « genre »
à travers un nouvel art de la scène. Pour toutes
ces raisons, le style de Guru Jena occupe une place importante
dans l’histoire des arts vivants de la période
postcoloniale.. Aujourd’hui, ses chorégraphies
sont cependant reconnues à leur juste valeur par beaucoup
de connaisseurs et de danseurs indiens et étrangers.
En 2006, après des décennies de controverse,
il a reçu le Sangeet Natak Academy Award pour sa contribution
au développement de l’art indien et sa reconnaissance
à étranger.
Guru Jena est décédé l’année
suivante, laissant un grand vide autour de lui et dans le
milieu de l’Odissi. Aujourd’hui, la fille ainée
de Guru Jena, Pratibha Jena continue à enseigner son
style unique à de jeunes danseurs.Mayuka
est soutenue par Nucleous. LTD. Noida
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